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  • Lyzis et son L
  • : 10/12/2007
  • : Lire : Ici
Lundi 17 décembre 1 17 /12 /Déc 19:00

DSC05347talons.jpg Perchée sur ses hauts talons, elle balançait son corps.

Elle marchait, tête haute, semblant ne voir que les nuages.

Les passants la croisant pouvaient se croire transparents.

Et ils l’étaient pour elle, prisonnière de ses pensées bousculées.

 

Elle portait depuis le matin un ruban de satin serré autour du poignet. Il lui rappelait sa promesse. Chaque éclat de sa couleur, chaque mouvement le resserrant augmentaient son trouble.

 

Son corps existait plus que jamais et c’est pour l’oublier qu’elle ne s’arrêtait pas sur celui des autres. Perdue dans sa tête, elle se brouillait les pistes. Il lui fallait arriver jusqu’aux heures où le noir est plus dehors que dedans.

 

Après ses déambulations obligatoires, elle s’assit avec tension au soleil d’une terrasse. Son sourire sembla attendrir la serveuse fatiguée.

Commença l’attente… où la nervosité gagnait chaque instant passé.

Ni les regards, ni les audaces des hommes qu’elle attirait ne parvenaient à la distraire de sa méditation silencieuse.

 

Elle se leva enfin, laissant là, la serveuse, les hommes et son bouquin, pour, comme une automate, reprendre son chemin.

Sa démarche chaloupée devenait imprécise. Plus avançait le lieu qui l’attendait, plus ses pas trahissaient son manque de confiance…

 

Quand plantée devant la porte elle regarda sa montre, le ruban se chargea de lui rappeler son retard. La panique au bord du cœur, elle appuya timidement sur la sonnette.

La voix inconnue la fit sursauter… oui, oui, c’était elle et elle était désolée pour… le cri strident de l’ouverture coupa ses justifications, la plongeant plus encore dans le désarroi.

 

L’homme qui l’attendait à la porte, portait un sourire rassurant. Elle le saisit comme un baume servant à panser sa terreur.

Il prit sa veste et son sac et sans autre préambule, la fit entrer dans une pièce aux tentures lourdes et aux couleurs chaudes.

« Allons-y !  lui dit-il d’une voix claire et forte. Nous avons déjà du retard. »

 

Elle ne pouvait retenir ses tremblements… la panique refaisait surface avec l’énergie d’un désespoir intense.

« Je mets de la musique, cela vous détendra… »

 

Elle ne voyait plus rien que les lumières sous leurs parapluies d’argent. Elle n’entendait plus rien que la chamade de son cœur en désaccord avec les heureux sons extérieurs.

 

« Enlevez votre chemisier et votre jupe, maintenant ! »

 

Mais combien de boutons compte ce chemisier ? Et pourquoi sont-ils si serrés ? Et cette jupe, pourquoi la fermeture se coince t-elle ainsi ? Et puis, ces bas ne tiennent rien du tout… tout ceci est vraiment ridicule…

Il faut qu’elle lui dise… c’est inutile… elle ne veut pas lui faire perdre son temps…

 

« Voilà, comme cela, levez vos yeux vers moi ainsi… quel regard ! 

Aller, maintenant, vous allez quitter doucement ces dessous tout  à fait charmants.»

 

Oublier où, oublier comment… il faut qu’elle y arrive, elle a promis…

Elle se sait maladroite, empruntée, mal à l’aise.

Mais où est l’endroit, l’envers ?

Rien pour poser ses yeux, rien pour se rassurer.

Pourquoi avoir dit oui ?

Elle ne saura donc jamais lui résister !

 

« Cachez vos yeux, ils vous induisent et cela fausse le résultat. Il y a un bandeau sous le troisième coussin. Passez le et je vous guiderais ensuite. »

 

Ses mains tremblent tant qu’elle n’arrivera jamais à nouer l’étoffe.

L’espace prend son sens… elle se sent étrangement respirer. Une partie de sa peur s’est estompée avec la perte de la vue.

Elle entend enfin la musique, perçois la chaleur des lampes. Son corps devient plus libre, il ne l’entrave plus. Puisqu’elle ne se voit plus elle oublie qu’on la voit.

 

« Vous bougez mieux ainsi. »

 

Elle sent soudain des mains se poser sur ses hanches…

Elle se tend en arrêt sous la surprise.

Elle ouvre la bouche pour protester, mais celle-ci est aussitôt investie par un souffle qui la pétrifie… 

 

La tête lui tourne, que se passe-t-il ?

Il n’avait rien dit.

« Tu iras à 19 heures à cette adresse et te laissera photographier sans rien dire. »

« Chut ! Laissez-vous faire. »

 

Son cœur est au bord de l’explosion. Elle ne se souvient même plus de cet homme qui lui a ouvert la porte. Son image a déjà quitté sa conscience.

 

Et elle ne peut retenir son corps quittant sa retenue pour se tendre vers les mains inconnues.

Elle veut lutter contre ses envies qui déferlent, au rythme des caresses qu’elle ne fuit pas…

Le modelage des poses vers cet objectif inquisiteur se poursuit sans relâche…

Sans relâche et sans heurt, elle se laisse manipuler, lier, nouer, plier et peu à peu quitte le sol.

 

Lorsque l’homme entre en sa possession elle lui offre son plaisir sans réserve. Et quand enfin il lui rend la lumière, c’est un bonheur sans pareil de l’apercevoir…

Elle l’avait deviné, peut-être dès le début ! Mais comment être sûr avant de le voir ?

Et c’est sans doute ce doute qui n’en était pas un qui lui ouvre des routes où elle aime tant se perdre…

 

Ils sont restés longtemps dans les bras enlacés, avant que le photographe ne revienne les troubler… Peut-être qu’enfin elle saura se regarder avec un peu de complaisance pour son image.

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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Samedi 15 décembre 6 15 /12 /Déc 10:51

Je pars de ma chambre, en mini jupette, un haut bien sagement boutonné et une petite culotte blanche moulant étroitement mon intimité.

Les pensées impures qui abondent toute la journée finissent par avoir raison du coton blanc. Et je quitte pour cette fausse raison et contre une part de ma volonté, ce dernier rempart contre mes envies…

 

C’est donc, le sexe offert nu, aux audaces des courants d’air, que je monte dans le bus.

Bridant fortement ma conscience, je m’agrippe comme un naufrager à mon fidèle compagnon de voyage.

L’attente cette fois n’est pas longue. La main familière caresse la mienne. Le souffle sur ma nuque impose sa volonté. «  Vos deux mains s’il vous plait… »

Je m’exécute d’un geste fébrile…

Ma fente coule le long de mes cuisses… Le désir brûle en moi de me sentir dévoilée…

La seconde main se pose alors directement entre mes cuisses. Elle remonte rapidement vers mon sexe et tout en se plaquant contre celui-ci, me cale contre le membre en érection que je sens se frotter contre mes fesses nues.

Ma raison me quitte. Tout en douceur mais fermement, les doigts pénètrent mon  sexe trempé.

Le pouce avec douceur et dextérité, masse lentement mon clitoris érigé… le reste des doigts va et vient en moi avec une facilité déconcertante.

Je me perds dans mon plaisir. Je sens monter en moi une vague immuable, qui me submerge lentement. Je sens mes jambes se dérober, mes mains glisser le long de la tige de fer. Et le temps, l’espace, les personnes et les lieux se dérobent sous la puissance de mon orgasme.

 

Les mains qui me rattrapent dans ma chute au ralenti, ont un visage jeune et souriant.

« Mademoiselle ! Vous allez bien ? »

Le regard franc et clair posé sur moi, me ramène lentement à la réalité…

« Je vous observe depuis tout à l’heure et j’ai d’abord cru que vous vous étiez endormie debout. Mais vous avez tout à coup eu l’air de souffrir ! Je peux vous aider ? »

Mon sourire doit être rassurant, car d’anxieux, le visage devient lumineux.

« Je m’excuse pour la bousculade de tout à l’heure… mais le bus est tellement plein qu’il est difficile de ne pas se toucher…

Ces mots prononcés sur un ton de fausse timidité me renvois au contexte réel…

 

Le jeune homme descend du bus sur mes talons.

« Je peux vous raccompagner ! Ce serait plus prudent. Si vous faisiez un autre malaise…

En plus, cela ne me dérange pas. J’ai remarqué hier que vous suiviez le même chemin que moi pour rentrer.

Vous êtes à l’hôtel… c’est bien ça ? »

J’approuve d’un hochement de tête, ayant du mal à retrouver mes marques.

«  Je ne vous épiais pas ! dit-il précipitamment, en rougissant légèrement.

Mais c’est une petite ville et on remarque vite une nouvelle personne.

Surtout quand elle est aussi jolie que vous. Murmure-t-il. »

Je réalise peu à peu la situation réelle…

« Quel jour sommes nous ? Demande-je, en m’arrêtant brusquement.

-         Mardi. Répond-il sans hésitation… prenant un air étonné.

Je sens monter en moi un soulagement intense. Suivi immédiatement d’un  sentiment de honte aussi profond…

Ce n’était qu’un songe… je ne suis qu’au deuxième jour de mon stage…

Mes yeux se portent instinctivement vers les mains du jeune homme qui m’accompagne.

Je sens le rouge me monter aux joues… c’est cette main… celle sur laquelle mon regard c’est fixé le premier jour de mon rêve…

Mes pensées recommencent leur sarabande. Je me suis laissée envoûter… J’ai jouie dans ce bus bondé rien qu’en observant ces doigts fins et virils.

Mon émoi est visible, car l’homme près de moi, m’attrape par les épaules et se baissant légèrement face à moi me demande sur un ton inquiet :

« Tout va bien ? Vous avez l’air de vous sentir mal !

Je vous raccompagne jusque dans votre chambre. C’est décidé. Ne protestez pas, je n’aurais pas la conscience tranquille, tant que je ne vous saurais pas confortablement installée à l’abri. »

Je ne peux m’empêcher de sourire… N’a-t-il réellement pas  l’intuition que c’est sa présence qui m’émeut à ce point et me fait perdre pied ?

Enroulant son bras autour de ma taille et me maintenant contre lui, sous le prétexte de me soutenir. Il m’emmène tranquillement jusqu’à mon hôtel où il ne relâche son étreinte que devant la porte de ma chambre.

-         Ca va aller maintenant ?

-         Merci !

-         Voulez- vous que je reste encore un peu ?

Je voudrais crier : Mais bien sur que je le veux. Etes-vous aveugle pour ne pas voir à quel point je désir que vous me possédiez ?

-         Ne vous inquiétez plus pour moi. Dis-je cependant en souriant…

L’éducation est la plus forte… la morale gagne.

-         Je peux vous laisser mon numéro. En cas de souci… Comme vous ne connaissez personne…

-         D’accord.

Sortant mon portable de mon sac, je commence à inscrire le numéro qu’il me donne.

-         Je m’appelle Michaël. J’habite un studio à 200 mètres de votre hôtel. N’hésitez pas si vous avez besoin.

-         Merci encore. Lui dis-je en me mettant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser léger sur sa joue douce.

-         Mais de rien. Le plaisir est pour moi. Me répond-il avec un large sourire.

Je crois voir passer un éclair lubrique dans son regard clair… Est-ce un nouveau tour de mon imagination ?

Tournant prestement les talons, il se retourne au bout du couloir pour m’envoyer un sourire accompagné d’un mouvement rapide de la main… de sa main… de cette main…

Je referme lentement la porte derrière moi, me surprenant à espérer être déjà demain soir.

Vivement que je retrouve mon bus, sa barre d’acier froid et son inconnu qui n’en est plus un…

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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Vendredi 14 décembre 5 14 /12 /Déc 10:47

Je suis arrivée en retard…

Comment choisir ?

J’ai mis trois plombes avant de me décider.

J’ai opté pour mon jean léger, taille basse.

Il est si grand, que j’ai toujours l’impression que je vais le perdre…

 

Ma conscience approuve ce choix : un pantalon pour montrer que je ne suis pas une femme facile. Je n’accepte pas tout et n’importe quoi ! Je suis une femme libre et qui maîtrise sa vie !

 

Mon autre moi me dit que c’est un très bon choix : avec sa taille si basse, il ne peut pas ne pas voir que je porte un string… Il ne peut pas ne pas avoir envie de toucher la peau nue de mon ventre qu’il apercevra… Et cette ceinture si large n’arrêtera pas sa main experte, afin qu’elle glisse à l’intérieur… intérieur de mon vêtement, intérieur de mon sous-vêtement, intérieur de mon corps… Comment ne pas rater son bus ?

 

Le bras levé pour bien serrer la barre, j’attends, impatiente.

Je suis une nouvelle fois surprise.

La seconde main, empoignant fermement mon poignet libre, le soulève et d’un mouvement rapide enserre les deux.

Mes deux mains liées, se retrouvent accrochées au métal.

La main que je connais bien, se pose sur mon ventre, après que le bras ait fait le tour du barreau.

Je sens alors imperceptiblement un corps se coller au mien.

Il se presse contre moi.

La main sur mon ventre me plaque résolument contre lui.

Mon corps peu à peu sent les courbes de celui de l’homme.

Je sens son désir se nicher dans mon dos. Provocant le mien et une humidité incontrôlable…

Chaque mouvement du bus accentue la présence imposante de ce corps d’homme.

Le mien se courbe, s’ajuste, ploie, frôle, coule…

Et l’étreinte s’évanouie d’un seul coup. Me laissant inerte, sans force, comme stupéfiée…

 

Je rentre dans ma chambre sans m’en apercevoir, absorbée par la violence de ces sensations nouvelles.

Lorsque je retrouve enfin mes esprits, c’est pour me demander si j’avais réellement fait cela en public, et comment j’arriverais à croiser le regard des autres passagers habituels, sans devenir immédiatement écarlate…

~

Jusque devant l’arrêt de bus, ma conscience me titille.

Voyant que les personnes attendant avec moi ne me regardent pas comme « une drôle de fille »… je me tranquillise un peu.

 

En entrant dans le bus, je dois tout de même avoir l’air tendue, car deux mains légères et lourdes à la fois, viennent se poser directement sur mes épaules.

Elles entament un massage en règle, massant, caressant, malaxant, tapotant autant mes épaules que mon cou.

Je me laisse aller. A la limite de la plénitude absolue… prête à me laisser couler dans le sommeil et les songes.

Une douce chaleur, une détente salvatrice, un bien-être profond s’installent en moi, descendant de ma nuque, de mes épaules, de mon dos, vers les centres tendus de mon corps.

 

Lorsque le bus s’arrête, je me sens reposée, relaxée.

Et même le murmure qui atteint mes oreilles avant que je ne descende, n’arrive pas à provoquer de tension en moi.

« Mettez une jupe… »

 

Ces mots ne prennent forme que le lendemain matin sous ma douche.

J’attrape ma robe de coton fleurie et  passe ma journée à attendre le bus…

~

Enchaînée volontaire au poteau central, j’attends toujours bouillante la venue de mon inconnu…

Il se fait désirer une partie du trajet.

Puis je perçois, d’abord imperceptible puis entêtante, l’odeur musquée du premier baiser…

Mon sexe mouille immédiatement.

Avec une sorte de violence, le corps viril s’écrase contre le mien.

Il  imprime une pression puissante contre mes fesses, me plaquant sans ménagement contre le tube métallique.

Je sens ma culotte devenir liquide sous la pression.

 

Je voudrais porter mes mains au contact de ce corps puissant, mais la peur des représailles me retient définitivement.

 

Le poids de cet homme sur moi devient douloureux…

Il semble vouloir m’écraser entre la barre et, son sexe, dur et volumineux.

Le métal résiste contre mon pubis en feu et la chair tendue pousse entre mes fesses tendres…

La sensation, d’excitante, devient insoutenable.

Je perds pied une fois encore, suppliant intérieurement mon bourreau de relâcher la pression.

Au moment précis ou le cri de douleur retenu entre mes lèvres est prêt à s’échapper, l’inexorable poussée cesse.

 

Je respire de nouveau, profondément, intensément, reprenant mes esprits peu à peu.

Le murmure souffle de nouveau dans mon cou : « Jupe… et courte… et pour vous punir… sans culotte… »

 

Je reste interdite.

Une panique immobile s’empare de moi… je ne veux pas avoir mal… je ne peux pas reculer… je suis prise au piège…

Mon sexe, toujours trempé, est endolori… comme pour me rappeler ce qui m’attend si je n’accède pas aux désirs de cet étranger…

 

Ma nuit agitée ne me porte pas conseil…

-         Ne pas aller demain à ma dernière journée de stage…

-         Ne pas prendre ce bus.

-         Prendre ce bus.

-         Affronter mes désirs.

-         Refuser de me soumettre.

-         Affronter la douleur.

-         Accepter.

-         Profiter du plaisir proposé.

-         Rejeter fermement l’idée même de cette possibilité.

-         Faire remonter en moi un sentiment d’orgueil protecteur.

-         Etouffer mes scrupules.

-         Oublier les convenances pour jouir du moment présent.

-         …

-         …

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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Jeudi 13 décembre 4 13 /12 /Déc 10:24

Je fais donc rapidement le tour de ma barre et attend, impatiente de reconnaître la main et la bouche que je connais déjà.

Mais le voyage s’achève, sans que rien ne se produise.

Pas de main reconnue, pas de sourire entendu, pas de mots échangés…

Les visages des hommes qui me font face sont souriants quand ils croisent mon regard, mais c’est le même sourire pour tous…

Les odeurs se mélangent sans me permettre de localiser celle qui a laissé son empreinte dans ma mémoire… Aucun ne manifeste un intérêt plus particulier envers moi et je descends fort chagrinée et engourdie comme au sortir d’un rêve inachevé.

 

Je dors d’un sommeil sans songe, bridant mon imagination, pour cacher ma déception à ma conscience honteuse…

~

Me voici de nouveau au contact de mon mat d’acier… Je me sens lasse.

Je n’ose penser…

Va-t-il être là ?

Va-t-il se manifester, me toucher, m’embrasser, me regarder, me laisser le rencontrer ?

Ne va-t-il plus jamais exister ?

Perdu ?

Je n’ose bouger, ne pas penser, ne rien regarder.

 

Et soudain… c’est elle, cette grande main tient la mienne entièrement enroulée autour de mes doigts et du pilier.

Elle exerce des pressions de plus en plus rapprochées.

Chaque impulsion provoque en moi des décharges d’adrénaline.

Je perds doucement pied.

Les battements de mon cœur ont des ratés.

Soudain, je sens une seconde main se presser contre ma hanche. Elle relâche la pression pour m’effleurer à travers le tissu léger de mon pantalon, tout en remontant imperceptiblement vers ma taille.

Après deux ou trois  alternances, des doigts chauds se posent sur ma peau à la lisière de ma ceinture.

La main glisse habilement sous mon top et se plaque totalement sur mes côtes.

J’ai le souffle coupé.

Je sens comme une brûlure délicieuse cette main sur ma peau… là… au milieu de toutes ses personnes qui me frôlent, me touchent, me regarde, me sourient…

L’indécence du lieu et de la situation n’arrive pas à m’empêcher de me pâmer.

Le désir est immense de se sentir à la merci d’un étranger sans visage, sans identité.

C’est un peu comme les fantasmes que l’on créé, où le plaisir vient parfois d’un être sans visage. Cet amant parfait que l’on ne connaît pas et que l’on imagine sans lui donner d’identité. Il est tous les hommes que l’on désire. Mais il n’est aucun d’eux en particulier.

 

Je réalise soudain, que mon sein a trouvé un écrin bien trop chaud.

Mon corps se met lentement en mouvement, pour se retourner.

Autant pour faire face à celui qui le maîtrise, que pour faciliter les caresses que les doigts prodiguent à ma poitrine.

 

Une douleur violente me stop nette.

Mon mamelon, pincé fortement, me fait horriblement mal.

Je ne bouge plus, retenant avec peine un cri et priant pour que cela sarrète. Je ne supporte décidemment pas la douleur.

 

La grande paume douce et tiède, se pose alors franchement sur ma pointe endolorie. Et d’un mouvement lent malaxe et modèle mon sein.

Je me détends et sens un souffle chaud approcher de ma nuque.

Une voix grave et envoûtante murmure : « Ne cherchez pas à savoir !»

 

Je bascule dans le néant…

Je me sens partir contre ce souffle inconnu…

Je perds pied et l’arrêt brutal du bus, me fait prendre conscience de mon abandon.

Abandon de mon corps et abandon de l’homme…

 

Je rentre à l’hôtel comme une automate, incapable d’organiser mes pensées, le string trempé, les yeux embués d’un désir brûlant, un sourire béat accroché aux lèvres et une furieuse envie de prolonger le plaisir seule dans mon nid protégé et douillet.

~

 

Les deux jours qui suivirent, furent une torture.

Je passais le week-end enfermée dans ma chambre, tour à tour envahie de remords et de honte ; ou euphorique et insatiable, prête à tous les excès  pour parvenir à la jouissance sous les doigts de l’inconnu…  Mes pensées se bousculaient, laissant toujours les fantasmes reprendre la parole…

~

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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Mercredi 12 décembre 3 12 /12 /Déc 08:43

Voici trois jours maintenant que je suis en stage dans cette ville…

 Et trois jours que je prends le même bus du soir, bondé à la limite de l’éclatement…

bus-copie.jpg  

Je me retrouve chaque fois, accrochée à cette barre métallique, qui  me fait penser à celles que l’on trouve dans certains clubs et autour desquelles de superbes créatures prennent des poses lascives…

 

Mais pour moi, elle sert surtout à éviter l’inévitable collision avec  les autres voyageurs.

 

Voilà donc trois jours que je partage une promiscuité forcée avec quelques 50 autres personnes que je ne connais pas.

 

 

Hier soir, j’ai remarqué une main masculine, soignée et plutôt grande, accrochée à la même barre que moi.

N’étant pas très grande, mon champ de vision est très limité dans cette faune humaine.

Je me concentrais donc sur ces doigts, assez fins pour une main d’homme et faisais le voyage, absorbée dans cette contemplation, oubliant la pression des corps qui m’entouraient.

Au dernier arrêt, le mien, je n’avais pas quitté cette main des yeux, mais je ne cherchais même pas à en connaître le propriétaire, mon esprit ayant glissé dans l’absence…

~

Lorsque je montais dans le bus ce soir, je n’y repensais pas… ce n’est que lorsque je senti le frôlement discret de la peau contre mes doigts, que ma mémoire se mit en marche. Je la reconnaissais immédiatement… elle avait imperceptiblement glissée le long du tube d’acier, pour se poser délicatement au contact de ma main.

Maintenant, je suis là, le souffle coupé et n’osant plus bouger.

 Je pourrais me retirer, mais cette main inconnue m’est agréable. La pression de ce petit doigt sur mon pouce est douce et l’immobilité est rassurante.

Je laisse mon esprit prendre congé, comme la veille, toute absorbée à ressentir sans réfléchir.

Soudain, un arrêt un peu brutal, projette les voyageurs vers l’avant. Et je sens le corps qui prolonge cette main, se presser longuement le long du mien, m’imbriquant contre la barre  de métal… Comme au ralenti, cette minute dure, dure.

Puis, imperceptible, j’entends dans un souffle, à quelques centimètres de mon oreille, un doux : « Excusez-moi, mademoiselle… »

Je tourne lentement la tête et mes yeux s’emplissent de l’image d’un sourire large, aux lèvres charnues et à la dentition très blanche.

Tout bascule en une seconde.

Je ferme les paupières et ce battement de cils suffit.

Je sens se déposer avec douceur les lèvres de ce sourire sur les miennes.

Je ne bouge plus, ne respire plus.

Alors, une langue douce et chaude vient délicatement goûter ma bouche… Elle pénètre d’abord lentement, puis de plus en plus vivement entre mes dents que je ne peux m’empêcher d’entrouvrir…

L’odeur musquée de cet homme inconnu emplie mes narines.

Les yeux toujours clos afin de concentrer mes sensations, je goûte à mon tour de plus en plus activement cette bouche nouvelle.

Je laisse mes impressions prendre le dessus sur ma raison et j’oublie soudain les lieux et la situation insensée, pour profiter pleinement de l’instant.

 

Lorsque le bus s’arrête, mes jambes sont en coton, mon cerveau n’est plus aux commandes et le temps qui m’est nécessaire pour me retourner permet à mon inconnu de disparaître sans me laisser le loisir de le voir.

 

Je rentre à l’hôtel,  emplie de confusions… je suis tout à la fois comme sur un nuage et honteuse.

Le plaisir éprouvé pendant ces quelques minutes, m’émoustille et me fait rougir.

Ce baiser était bon, très bon même… Mais comment ais-je pu me laisser aller à embrasser un homme dont je n’ai même pas vu le visage… dont je ne sais rien… et dans un endroit public, rempli de gens ?

Ces pensées m’obsèdent…

Je n’ai pas bien dormie, toute à ma honte, n’osant me faire plaisir en revivant la chaleur de ces lèvres sur les miennes…

 

Aussi, ce soir en montant dans le bus, ma décision est –elle ferme : je vais me mettre de l’autre côté, afin de rencontrer ce monsieur, à qui j’ai offert un si long baiser.

 

~

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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