Le corps a une capacité d’adaptation et de résistance qui me surprend chaque fois…
Comment un petit corps comme le mien, après plusieurs jours de travail, peut-il dépenser autant d’énergie, peut-il s’ouvrir à de
telles proportions, peut-il sans faiblir et inlassablement exploser de plaisir ?
Il y a bien sur l’alchimie… l’attirance des peaux, la séduction des mots, le goût des baisers… et le cerveau se met en mode
animal…
Il y a la perte du contrôle… le parasitage de la raison, la montée de l’euphorie, le tourbillon de la pensée… et le corps prend les
rennes…
Il y a alors l’obsession… la recherche effrénée du contact, la sensation vertigineuse de ne plus s’appartenir, la sensibilité
exacerbée de chaque parcelle… et la volupté devient l’essence…
Il y a enfin l’abandon… où tout devient possible, où chaque geste et mot devient plaisir, où s’offrir, donner, prendre et recevoir
mènent invariablement à la jouissance…
Il y a surtout
Certaines personnes qui provoquent par leur seule présence une formidable tension sexuelle…
L’air se charge d’électricité…
Le plus petit frôlement provoque des étincelles…
Les bassins s’aimantent…
Les seins s’érigent… allumés au moindre regard…
Un pincement et le courant coure le long des reins…
Les langues se lient avec fougue…
Les mots murmurés… tendres ou crus, verts ou voluptueux… court-circuitent les fils de la pensée…
Et tout devient sexe et plaisir… les caresses, les étreintes… les morsures, les baisers… les regards, les mains… frôler, toucher…
cajoler, punir... gouter, lécher… donner, prendre… effleurer, pénétrer… enlacer, envahir… enfoncer... inonder…
La cravache claque le long de la jambe de pantalon…
Mon esprit se révolte… mon échine se hérisse…
-Ici ! Allez !
Je ne voudrais plus être là. Je supplie muette, mais rien n’y fait.
Une fois debout plantée devant, je sais que je ne pourrai plus reculer.
Il me déshabille… je me tortille, mal à l’aise… mais deux trois claques sur les fesses me
rappellent à l’ordre.
Ne plus penser… ne plus savoir…
Du plat de la cravache il suit les courbes et le contact provoque le frisson…
-Les mains derrière la nuque. Bien !
Les mots sensés me flatter, mettent mon orgueil à rude épreuve…
Marcher… tourner… lever une jambe… tout est soudain plus difficile…
-Plus cambrée… les mains derrière le dos… plus haut… les seins fiers…
Chaque ordre est accompagné du bout de la cravache… sans douleur… fermement…
-Les jambes écartées… le menton… plus haut… fière… Voilà !
Je prends soudain une conscience limpide de ma position…
Je suis debout, jambes légèrement écartées, reins cambrés à l’extrême, seins tendus et
arrogants, menton et front hauts, impertinente dans l’obéissance…
Une vague de fierté m’envahit…
C’est le moment qu’il choisit pour me toucher…
Il pose délicatement ses doigts sur mon sexe…
Je ne peux retenir ni le gémissement de plaisir-surprise, ni le mouvement de repli de mon
corps…
Tout est à refaire… position parfaite dans le brouillon soudain de ma tête…
Injonction de ne pas bouger d’un millimètre… cravache sous le menton…
Comment tenir mon corps, retenir l’émoi, quand le plaisir est là ?
La confusion augmente avec la précision des gestes…
Plus tendue que jamais, mon esprit écartelé entre le maintien et l’abandon, je sens mon
corps si fort, au bout de la cravache et de ses doigts…
Je tente de me concentrer sur mon menton effronté… et… la jouissance explose en moi sans
prévenir… me submerge… m’inonde… me dompte…
Elle se lève avec lenteur, mesurant chacun de ses gestes.
Elle baisse la tête, replie ses jambes et poussant sur ses bras, se redresse. Elle croise ses mains
derrière le dos. Relève doucement le menton et se cambre instinctivement, sous le regard qui l’aimante.
- Approchez ! Allez !
Elle baisse de nouveau les yeux sur la pointe de ses chaussures.
À pas mesurés, elle glisse vers l’homme.
Elle sait déjà qu’elle se laissera faire… elle sent déjà son corps frémir…
- Je vous trouve bien lente… Je n’apprécie guère de me répéter !
Son ton la pétrifie et provoque en même temps qu’un début de révolte… un frisson d’émotion… Elle
voudrait tout à la fois, lever les yeux et sortir les griffes… mais aussi… lui faire plaisir et vivre ce qu’il imagine pour elle…
- J’ai failli attendre ! Tournez vous !
Elle pivote sur elle-même, triturant toujours ses mains derrière son dos. Elle sent les siennes,
grandes et chaudes, se poser sur ses épaules et descendre le long de ses bras nus… Il détache ses doigts mêlés et les ramène le long de son corps.
- Cambrez-vous, levez la tête ! Soyez fière !
Il tire sur ses cheveux et dégageant sa nuque, il la respire… Elle sent son souffle dans son cou et son
échine est parcourue d’un long frisson… De sa longue main chaude, il caresse son dos jusqu’à atteindre la cambrure où il insiste pour l’accentuer… Elle assure ses appuis pour lui donner
satisfaction…
- Bien ! Voilà qui est mieux. Écartez un peu plus les jambes et ne bougez
plus !
Elle s’exécute, l’angoisse augmentant inexorablement… Sa main continue la descente, s’attardant sur ses
rondeurs… Il lâche ses cheveux afin de caresser son ventre tendu… Elle se sent prise dans un étau… le centre de son corps ne lui appartient plus… La chaleur se diffuse en son intérieur qui lui
semble instantanément se liquéfier…
- Encore vos gémissements ! Vous êtes extrêmement bruyante !
Elle se mord les lèvres, tentant de réprimer les sons qu’elle ne maîtrise pas… Elle laisse le désir
enfler… Ses seins lui semblent vouloir sortir de leur réceptacle de dentelle, leurs pointes sont douloureuses… ses jambes tremblent… son sexe pulse… Elle ondule…
- Allez-vous cesser de bouger ? Je vais ôter votre jupe pour mieux vous
voir.
Il desserre l’étau sur son ventre et ses fesses et entreprend de dégrafer le mince tissu qui la
dissimule encore… Elle reprend ses esprits et s’efforce de ne pas penser au spectacle qu’elle va offrir… Il dénude sa poitrine et tourne autour d’elle, silencieux… Ses regards sur son corps
quasi-nu l’électrisent…
- Vous n’avez pas honte de vous montrer ainsi ? Vos seins arrogants, votre
croupe tendue, vos jambes écartées…
Elle le perçoit comme un grand prédateur… tournant autour de sa proie sans défense… se délectant à
l’avance de sa victoire… La tête lui tourne… le désir est si présent… Elle veut qu’il la touche… qu’il l’amène au plaisir… Elle n’ose plus imaginer ce qu’il pourrait lui faire… Tout son être est
dans l’attente… Une tension douloureuse l’envahit…
- Hum ! Vous sentez la femme… la femme en désir…
Son haleine brûlante est une caresse… Il pince ses seins, serrant peu à peu, lui arrachant un
miaulement de douleur… Il frôle, englobe, soupèse sa poitrine sensible… Il épouse les courbes de ses hanches… jouant du bout des doigts puis empoignant fermement… Chaque pore de sa peau n’est
plus que plaisir… son corps entier palpite, vit…
- Savez-vous à quel point vous êtes désirable ?
Il caresse à pleines mains les rondeurs de ses fesses… effleure l’intérieur de ses cuisses… puis pose
sa paume sur son pubis basculé et appuie ses doigts sur sa fente gonflée… Un feu s’embrase en l’instant… ravageant ses reins… brouillant son esprit… enflammant son cœur… agitant les papillons
dans son ventre… explosant en inondant la main qui ne suffit plus à la tenir debout…
- Vous tombez encore ! Quel spectacle ! Vous êtes si…
expressive !
Il la recueille au creux de ses bras… l’enveloppe de sa chaleur… la couvre de sa veste… l’emmène pour
la laisser revenir, reprendre pied sur terre… et… lui sourire…
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