Novembre 2024 | ||||||||||
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D’une petite voix d’abord mal assurée, hésitante, elle commença son récit. Elle s’était mise en ménage, contre l’avis de sa mère, très jeune, à 17ans. Pendant 11 ans elle avait subit les humiliations d’un homme manipulateur. Il la cloitrait et la maintenait dans la dépendance. Elle avait arrêté ses études pour lui, n’avait jamais travaillé et il ne lui pardonnait pas de n’être pas même capable de lui donner un enfant. C’est le cancer de sa mère qui lui avait donné le courage de fuir. Elle s’était alors consacrée à celle-ci jusqu’à la fin. Quand elle était morte, il y a quelques mois, Capucine s’était retrouvée avec un appartement à son nom, mais rien d’autre. Elle avait été obligée de vendre les meubles et même les vêtements pour payer l’hôpital et les droits de succession. Depuis, elle vivotait et le travail qu’il lui offrait lui permettait de manger.
Elle n’avait pas versé une larme, sa voix s’était même durcie au fur et à mesure et c’est la tête haute et les yeux piquants qu’elle acheva.
Il resta pensif un moment… comme perdu dans la contemplation de ses propres mains…
- Bon, je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas versé dans le sentimentalisme, et pas doué pour l’empathie… Je ne verserai pas de larmes sur votre sort et n’attendez pas que je vous plaigne.
Ceci étant dit, je ne crois pas que ce soit ce que vous attendez de moi. Si vous aviez voulu ma pitié, vous m’auriez raconté cela depuis longtemps et auriez agrémenté votre récit de détails affligeants.
Par contre, vous forcez mon respect jeune fille. J’admire votre force de caractère et j’avoue que votre fragilité naïve m’émeut. Je ne vous cache pas non plus que vos réactions éveillent en moi des désirs oubliés depuis longtemps.
Il releva la tête en prononçant ces mots afin de voir son effet.
Elle était attentive, concentrée sur ce qu’il disait. A sa dernière phrase, elle rougit légèrement et baissa les yeux.
Il sourit avant de poursuivre.
- Capucine, j’ai eu une longue vie, faite d’un grand nombre de rencontres et d’expériences. Mais il y a toujours eu chez moi un fil conducteur… j’aime façonner… améliorer… guider… redessiner…
Vous comprenez ?
- Vous êtes dessinateur en même temps !
Il sourit de nouveau.
- Je vous parle de mes relations aux autres, Capucine. Je vous parle de Domination, de Soumission de relations humaines. Mon travail d’artiste, vous ne le connaissez pas. Il n’est qu’un prolongement de ce que je suis. Mais je ne vous parle pas non plus de sexe, ni d’amour.
Il scrutait ses réactions. Elle avait gardé les yeux baissés et fronçait les sourcils comme pour mieux comprendre ce qu’il lui expliquait.
- J’ai encore une question à vous poser et nous nous mettrons au travail.
Elle leva ses grand yeux sombres et pencha la tête comme chaque fois qu’elle attendait de lui une directive.
- Que s’est-il passé dans votre tête quand je vous ais parlé de fessée ?
Vos derniers mots