Novembre 2024 | ||||||||||
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Les deux premiers vendredis, il n’exigea d’elle que de courtes poses simples, des regards lointains, des sourires timides, des expressions tristes, mélancoliques. Il ne dessinait que son visage, utilisait les différentes lumières que les recoins de son atelier offraient.
Ils parlaient très peu, lui, lui donnant ses indications et elle, ne demandant des précisions que quand elle n’était pas certaine d’avoir compris.
Elle arrivait toujours à la même heure, vêtue d’un jean et d’un pull défraichi dont les manches trop longues lui couvraient les mains et l’encolure détendue laissait apparaitre une épaule nue, sa gorge délicate ou encore ses omoplates, suivant qu’elle le tirait d’un coté ou de l’autre.
À la fin de la deuxième séance, il lui offrit un thé et s’asseyant comme à son habitude, l’observa un moment avant d’énoncer gravement : - N’avez-vous donc rien d’autre à vous mettre ?
- Heu ! Vous voulez dire d’autres vêtements ?
- Oui. Je parle de ces tissus informes dont vous couvrez la presque totalité de votre corps.
- Et bien, ma garde robe n’est pas très fournie. Il fait encore frais et… je n’ai rien de plus chaud.
- Je voudrai dessiner vos bras la prochaine fois. Ce serait bien que vous prévoyez. Parce que si vous ne voulez pas enlever ce pull sous lequel vous n’avez rien… N’est-ce pas ?
Elle rougit instantanément.
- Personnellement je n’y vois aucun inconvénient. Je dis cela pour vous. Je ne voudrais pas que vous refusiez parce que je ne vous aurais pas prévenu.
Juste une chose encore, comment vous appelez-vous ?
- Vous ne vous moquerez pas ? Son regard était un mélange d’inquiétude et d’espièglerie qui le fit sourire.
- Dîtes toujours…
- Je m’appelle Capucine. Elle sourit largement. Mes parents étaient des originaux. Mais on s’y fait.
- En effet, surprenant. Mais va pour Capucine, c’est mieux que Ginette ou Marie-Madeleine… Filez et à la semaine prochaine.
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