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Présentation

  • Lyzis et son L
  • : 10/12/2007
  • : Lire : Ici
Samedi 7 mars 6 07 /03 /Mars 21:25

« Viens donc par ici jolie dame ! Le Cap’taine veut t’voir.»

Joignant ses mains sales à ses mots, il ne lui laisse pas le temps de se lever, qu’il l’attrape par un bras et la soulève sans ménagement…

Par un sursaut de fierté, elle se dégage de sa poigne et le toisant d’un regard qu’elle espère glacial, elle rétorque : « Je vous suis, mais ôtez vos sales pattes ! Je sais marcher… » Son ton sifflant montre la rage qu’elle contient…

Le quidam hausse simplement les épaules et lui ouvre le chemin en grognant.

 

Le vent marin ébouriffe ses cheveux déjà bien emmêlés et le soleil l’empêche de voir ce qu’il se passe sur le pont… Elle sent juste l’odeur des embruns, bien plus agréables que celles de vins sur, qu’elle respire depuis deux jours au fond de la cale...

D’un geste gracieux, elle ramène sa longue chevelure sombre dans son dos et ouvre à demi les yeux.

Le spectacle la cloue sur place… une foule bigarrée et silencieuse l’observe… des individus de tout âges… tordus, édentés, mates, beaux, chevelus, grands, chauves, petits, maigres, forts…  mais tous mâles… et immobiles.

 

Au bout d’un moment, un homme, bien fait de sa personne, s’avance vers elle…

Il porte un couvre chef empanaché des plus ridicule… mais son expression, qui se veut pourtant engageante, ne prête pas à sourire…

Tout dans sa démarche… son allure… sa stature… laisse deviner qu’il est le Capitaine et qu’il ne doit pas souffrir la désobéissance…

Par reflexe, elle le toise, mais n’ose afficher un sourire de dédain, qui pourtant couve…

 

À un mètre d’elle, il la salue, sans ôter son chapeau, d’un signe de la tête. Elle lui répond par une révérence insolente, dont l’irrespect n’échappe à personne… Quelques rires fusent dans l’assistance…

 

La voix rocailleuse et grave résonne, faisant taire même le vent…

« Méfiez-vous ma chère, votre beauté ne vous épargnera pas ma colère ! Je peux faire de vous ce qu’il me plaira, vous êtes ici chez moi… et je suis le seul à dicter les lois de ce navire… Or, donc, vous êtes ma prisonnière et par ce seul fait j’ai droit de vie ou de mort sur votre petite personne… Ne l’oubliez pas ma chère ou il vous en cuira… »

 

Se redressant encore, c’est d’un air pincé qu’elle répond : « Monsieur, je prends le parti de vous supposer gentilhomme…  On ne saurait sans doute, gouverner un tel vaisseau sans grandeur… Or, donc, comme vous le dîtes si bien, je suis votre prisonnière et par ce fait, vous êtes le garant de ma sécurité… N’est-il pas ? »

 

Un rire sonore semble le secouer de la tête aux pieds, relayé par la centaine de marins qui les entoure.

« À  votre place, je ne m’y fierais pas ! »  Articule-t-il entre deux rires…

Il reprend enfin son sérieux, les derniers gloussements s’estompant rapidement à sa suite…

L’emprise de cet homme sur son équipage est alors si palpable, qu’elle en frémit. Elle perd de sa superbe en imaginant la puissance de ses colères qui doit de loin dépasser celle de son rire gargantuesque…

 

Il a perçu le changement qui s’est opéré en elle. C’est presque avec douceur qu’il franchi le dernier mètres qui les sépare. La panique se lit alors dans les prunelles d’or de la belle… un sourire carnassier s’étale sur le visage buriné du marin…

Il pose sa large main sur son bras et sans serrer, l’attire vers lui…

L’agitation la gagne et elle se tend pour refuser le contact qu’il veut lui imposer.

Sans se départir de son calme, il se penche et murmure à son oreille : «  Je veux faire de toi ma princesse… Tu me plais beaucoup… Dis-toi que c’est une chance… Je n’ai pas envie qu’ils t’abîment… »

Elle se dégage d’un mouvement d’anguille et recule de trois pas. Mais déjà, les mains des hommes derrière elle la touchent et elle se retourne effrayée.

 

Elle n’a pas fait trois pas en arrière quelle se retrouve dans les bras musculeux du Capitaine. Il les referme sur elle et avant qu’elle n’esquisse le moindre geste, il enfouit son visage dans ses cheveux, la respirant bruyamment.

Un frisson la parcourt… de dégout… de peur… mais aussi d’un sentiment plus indéfinissable, quelle refuse tout net de comprendre…

 

Elle commence à se débattre furieusement, cherchant à tout prix à sortir de l’étau de ses bras.

Alors, d’un geste il l’envoie dans les bras de ses hommes et sans crier, mais fermement, il lance ses ordres : « Attachez la au grand mât ! Les mains bien hautes ! Moussaillon, va me chercher le fouet ! Je vais lui montrer comment on se tient ! »

 

Ses cris de protestations sont vite étouffés par un foulard crasseux… la poigne de fer des forbans, mate sans effort ses ruades désespérées et en un clin d’œil, elle se retrouve le visage contre le bois, les bras attachés au dessus de la tête, les jambes liées elles aussi, écartées par la largeur du mât…

Elle enrage… se tortille… tente de se débarrasser de l’étoffe malodorante qui lui couvre la bouche… Elle oublie où elle est… qui l’entoure… Elle n’est plus que colère décuplée par la peur…

 

Soudain, l’air change… elle ouvre les yeux et constate le silence revenu… le cercle des corsaires c’est élargi… et un claquement sec et intense lui glace les sangs…

« Bien ! Maintenant que le calme est revenu, je vais en profiter pour bien expliquer les nouvelles règles. »

« Oui Cap’tain ! » hurle l’équipage.

« Qu’il soit clair pour tous que cette femme est à moi ! Ma pleine et entière propriété ! »

« Oui Capt’ain ! »

 

Elle se met de nouveau à hurler sous son bâillon et à s’agiter comme un beau diable…

Un claquement à l’orée de son visage, la rappelle immédiatement à l’ordre.

 

« En tant que propriétaire, je peux donc disposer d’elle comme bon me semble… Et vous lui devrez tous, sans exception, le respect. »

Les yeux du Capitaine font le tour de l’assistance, insistant sur certains qu’il doit viser plus particulièrement.

« Oui Capt’ain ! »

Cette fois ci, le oui semble bien moins convaincu…

 

Elle se relâche un peu, rassurée de la tournure que prennent les choses finalement… Elle ne peut s’empêcher de se dire que ce pourrait être pire… En une seconde, elle a évalué l’avantage d’être protégée par le plus puissant du navire… Elle frémit en repensant au corps puissant qui l’a étreint quelques instants auparavant et une petite voix en elle sourit…

 

«  Je vous promets en échange, que toutes ses punitions seront publiques. »

« Ouaih! » exultent-ils en cœur…

Elle reste pétrifiée… refusant de comprendre…

« Et vu son caractère… vous allez vous régaler les gars !  Et on va commencer tout de suite ! »

Un cri de joie anime les hommes comme une vague, figeant encore plus profondément l’horreur au cœur de la belle…

 

«  Moussaillon ! Relève donc les jupons de la Dame… que tout le monde en profite… »

La rage la reprend, elle se trémousse de plus belle, fini par se débarrasser du bandeau qui retenait ses cris… et hurle à plein poumon…

« Je vous interdis ! Non ! Au nom du Christ ne faites pas cela ! »

 

Mais rien n’y fait, cela augmente l’hilarité générale… et la tension devient électrique, quand le petit mousse dévoile avec maladresse, les fesses rondes et laiteuse de la belle dame…

Cela lui coupe net la répartie… une chaleur intense monte en elle… elle ne cherche même plus à se dérober… il lui semble que chaque paire d’yeux la brûle…

 

Un silence presque religieux s’est installé… on n’entend plus que le vent… et cet instant en suspend devient une torture pour elle…

Alors le fouet entre en action… il claque autour d’elle comme une menace sanglante… la terreur l’envahit…

Et sans prévenir, le premier coup la single… elle ne peut retenir un cri… bref… aigu comme la touche acéré qui vient de s’abattre sur ses rondeurs…

 

« Un ! » murmure l’ensemble des matelots.

Puis, avec la régularité d’un métronome, les piqures tracent leurs signature incarna sur le blanc de ses fesses…

 

« Dix ! »

Elle ne cherche plus à retenir ses cris ou sa respiration… elle ne veut plus se dérober… juste oublier la douleur…

Imperceptiblement… elle glisse en elle… elle se raccroche au rythme qu’il lui impose…

 

« Quinze ! »

Le calme est revenu sans qu’elle s’en aperçoive…

Aucun bruit, si ce n’est le vent qui rafraichit doucement ses brûlures…

Très doucement, une main vient effleurer la peau zébrée…

Elle laisse sont corps profiter de cette douceur…

Elle gémit doucement et se cambre pour que la caresse dure encore…

Elle ne sait plus autre chose que le désir que cette main lui offre autant de douceur qu’elle lui a infligée de violence.

Deux grandes mains tièdes apaisent le feu de sa peau… en attisant un autre, tout aussi puissant…

 

Et voici que peu à peu elle reprend ses ondulations… elle se cambre pour mieux sentir… elle provoque pour gémir plus fort… elle s’écarte pour inciter…

Une des mains s’est ancrée à sa hanche, tandis que l’autre suis le sillon pour atteindre le foyer de l’incendie qui maintenant la ravage…

« Hum ! Tu es une fontaine… Tu es si belle ainsi… J’aime… Laisse aller ma belle… Nous retenons tous notre souffle… Nous sommes suspendus à ton plaisir… »

Elle ne sait plus… elle n’est plus que sens… elle est rassurée par cette voix qui vibre en elle… les doigts qui la fouillent, emplissent le vide qui s’est creusé sous le feu... la vague la submerge un peu plus à chaque respiration… son corps entier s’enflamme… et tout explose en un long feulement animal qui la projette au loin… elle se tend en un arc qui raidit ses liens… elle arrête de respirer… l’apnée lui fait perdre ses repères…et elle glisse… inanimée dans les cordes et les bras du beau corsaire…

 

Les hommes sont comme suspendus… eux aussi ont cessé un instant de respirer… ils sont éblouis par ce cadeau qu’elle vient de leur faire… ils admirent son plaisir… ils sentent le désir et comme un peu de bonheur à avoir goûté ça…ils ont tous l’imagination au paroxysme…

 

« Moussaillon, détache-la. »

Les mots aussi murmurés soient-ils, résonne dans le silence épais qui les entoure…

Lentement, avec beaucoup de précaution, il la prend dans ses bras et l’emporte avec lui, ses hommes s’écartant avec respect devant lui…

 

Par Lyzis - Publié dans : Fantaisies imaginaires
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