B. Bondage. Les liens… j’aime.

J’aime cette idée de l’immobilisation.

J’aime la limitation du mouvement qui accélère le cœur.

Quand il est entravé, le mouvement est plus aisé à ressentir.

La moindre tension du muscle attaché est perçue.

L’idée de la dépendance totale… de l’inutilité de la lutte…

L’acceptation de l’offrande sans rémission possible…

Tout cela donne le vertige, affole et libère.

Paradoxe de se sentir plus libre en étant prisonnière…

Lui ne sais pas utiliser les cordes

Mais apprécie de voir d’autres me lier.

Il menotte parfois, retient de ses mains d’autres fois

A-t-il conscience de l’effet qu’il produit ?

Oui, je crois que oui…

D. Dépendance. J’y suis…

Je suis en dépendance et j’aime ça…

Je me sais affranchie de longue date…

Mais je ne veux pas profiter de cette liberté la.

Et je le sais dépendant et j’aime cela aussi…

Alors j’entretiens sa dépendance et la mienne.

D. Domination. Je veux la sentir…

Me laisser guider, me confier.

Jouer à repousser la limite, les limites.

Sentir sa force, son autorité.

M’oublier, lui laisser les rennes.

Il a une autorité naturelle.

Mais sans doute n’en a-t-il pas conscience.

Il lui semble faire des efforts et me manquer de respect,

Quand il me donne ce que j’attends.

Il est si attendrissant et irrésistible dans ces moments la…

S. Soumise. Je suis, je crois…

Je m’en défends pour mieux me soumettre…

Je crois…

Je rêve de soumission et me rebelle contre…

Je crois…

Je suis prête à beaucoup et me refuse à tant…

Je crois…

Que je suis Sa soumise…

S. Servile. Pas dans le sens vil…

Je suis aimable, serviable,

Je suis complaisante, prévenante,

Je suis empressée, arrangeante,

Je sais être docile, obéissante.

Il est indulgent, bienveillant,

Il sait être inflexible, dur.

Il n’est pas vulgaire, abject.

Je ne suis pas rampante, obséquieuse,

Je ne suis pas méprisable, honteuse,

Nous ne voulons pas de déshonneur,

De sordide, de laideur…

S. Sadique. J’en ai peur, j’en frissonne…

Que le sadique en lui s’exprime…

Je frémis, je tremble…

Qu’il le retienne et je l’appelle…

Il l’es sans le savoir vraiment…

Il le sait sans le vouloir vraiment…

Il s’en défend pour me protéger

J’aime à l’imaginer pervers

Cherchant mes limites avec plaisir

Me poussant plus que je ne veux

Me retenant sur le fil…

Je m’effraie de son imagination

Qui me pousse à la débauche

Mais qui m’offre mes plus grands frissons.

M. Masochisme. Non…

Je suis bien trop doudouille

La douleur ne m’est pas plaisir

La souffrance ne me transcende pas.

La violence lui fait horreur

La cruauté le fait fuir.

Mais…

La chaleur du muscle frappé

La moiteur de la peau chauffée

Cela suffit à nous faire vibrer.

La beauté de la peau zébrée

La caresse de l’air, avant le feu des lanières

Cela me fait chanceler.

Deux coups appuyés

Et je me perds déjà.

Une poigne de fer

Et mon émoi coule…

M. Comme Aime…

Je l’aime  

Il m’aime

Et nous conjuguons M. à toutes les personnes… sincèrement.

Voici en quelques lettres notre façon de nous vivre ici, là, maintenant…