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Présentation

  • Lyzis et son L
  • : 10/12/2007
  • : Lire : Ici
Vendredi 25 janvier 5 25 /01 /Jan 06:29

Kaléidoscope de sensations…

 

Je ne peux écrire qu’ainsi ce que j’ai vécu cette nuit de vendredi à samedi… ce fut magique…

  soir--e-rouge-et-noire.jpg

~

 

 

Soirée noir et rouge… noirs les bas, les chaussures haut perchées, le tailleur… noir et rouge le bustier brodé, le string à la rose… noir et chapeauté l’homme de ma vie…

De rouge et de noir les écrits pourpres, leurs sourires, leur chaleur, le bonheur de les retrouver…

De noir et de rouge Roman et C, leur accueil, leur humour, leur présence…

 

Depuis quelques jours, je sais… Je sais que nous arriverons ici, que le chemin s’ouvrira sur cet appartement que nous connaissons déjà…

Depuis cet instant, je m’efforce de faire le vide. Je force mon esprit à l’immobilité : ne pas penser, ne pas fantasmer, attendre impatiente, endormir la peur, refuser l’imaginaire…

 

Le froid est saisissant de réalité… il envahit mon cerveau déjà gelé… il trouble les pas… les mots s’entrechoquent…

Les marches interminables… la chaleur intenable… les pieds qui refusent…

Sa main dans mon dos qui m’encourage… dans la mienne qui m’entraine…

Je suis là… j’ai envie de sourire… Pas difficile en fait… tout le monde parle, sourit, invite …

 

La boule qui me serre l’estomac se rappelle à moi, quand  C prononce mon nom pour l’ouverture des jeux… Je regarde Roman… mon souffle est en suspend… je voudrais crier « NON, je ne suis pas prête ! Je ne le serais jamais… s’il vous plait… »

Roman me rend la respiration, en disant « non », à ma place…

 

Je me détends doucement. Assise sur une chaise, je prends le temps d’observer.

Je prends plaisir à rendre leurs sourires, aux personnes hautes en couleur qui m’entourent. Je tente de déchiffrer les codes, de comprendre les jeux…

Lorsque L. me rapporte mon « cadeau », je ne peux retenir l’angoisse qui m’étreint brusquement…

Je déplie lentement le morceau de papier dont Roman a changé l’orthographe in extrémis… Lyzis sans L ce n’est plus moi...

Je mets un instant avant de réaliser qu’il est à l’envers…

« Je crois que ce serait bien que vous le lisiez à haute voix… que nous entendions ce qui vous est réservé... »

En levant les yeux, je vois le sourire moqueur de Roman posé sur moi… je cherche L. du regard, il me sourit aussi. Je prends ma respiration…

« Son souffle…. Une histoire…. Caïman »

Mon cœur a un raté… cet homme si sur de lui, annonçant à qui veut l’entendre dès son arrivée, que sa soumise devra subir sa punition ce soir même… 70 coups de ceinturon… J’avais déjà entendu parler de lui. Il représentait à cet instant le modèle du maître dur et impitoyable… celui qui cherche à faire mal, à toucher le point extrême.

J’étais paniquée… et tétanisée par une sorte de fascination…

Cet homme à la haute stature, que l’on me présentait comme terrible, plante ses yeux au fond des miens…

Je ne saisie pas la teneur de ses mots. Je plonge dans le regard rieur de mon chéri pour y puiser de l’énergie, de l’aide… un appel au secours muet.

-      C’est une cérébrale ?

Le menton dans sa main, je n’ais d’autre échappatoire que de répondre… j’articule du mieux que je peux… j’ai peur que ma voix soit inaudible.

La panique qui broie mon estomac m’empêche de comprendre ce qui se passe… impossible de prendre du recul.

Lorsqu’il s’éloigne, la tension baisse, mais chacun semble se lier pour maintenir en moi la pression ; chacun y va de son petit mot d’encouragement.

-      Simple curiosité ! Je peux lire votre  gage ? demande un homme en attrapant adroitement le papier glissé entre mes seins, sans même attendre ma réponse. Il me lance un sourire charmeur, attendant que je le lui rende pour lire.

-      Le Caïman !... sous entendu, les yeux écarquillés…

Vous le connaissez ?

-     

-       Non ! Et bien, bon courage.

Vous savez qu’il mord ? Sa morsure est terrible !

 

Quand cet invité s’excuse pour avoir cassé une baguette de bouleau sur les fesses de sa soumise et que Roman se propose d’en faire une démonstration, je suis enfermée dans ma bulle… à mille lieux de ce qui se trame… me débattant intérieurement contre une anxiété  sourde…

Aussi, lorsque mon prénom est prononcé et que le sourire de Maître Roman se tend vers moi en même temps que sa main… je ne réalise pas tout de suite ce que cela implique.

Je suis invitée à me lever et à servir d’exemple devant un nombre inquiétant de personnes, là, au milieu du salon…

Ma demande muette, lancée à L., reçoit en retour un sourire et une poussée énergique.

J’ai l’impression que mes jambes ne vont pas me porter… je n’y arriverai pas… je tente désespérément de dire un « non » qui ne vient pas…. J’appréhendais tant cet instant… et je ne m’y attendais finalement plus, préoccupée par autre chose…

 

Je dois attraper les cordes fixées à la barre de métal suspendue au plafond…

Une voix profonde et grave me glace immédiatement.

J’ai l’impression d’être une proie tétanisée par la peur tandis qu’un grand prédateur me tourne autour…

Je ferme les yeux… ne rien voir…. cacher cette réalité, autant pour l’ignorer que pour me replier en moi… échapper aux regards qui se posent sur moi…

 

C. remonte ma jupe jusqu’à la taille, mettant à nu mes fesses que la rose rouge de mon string surmonte…

Au moment ou les premiers coups cinglent ma peau, le souffle de la voix du Caïman atteint mes oreilles. Il pose ses mains, grandes, brûlantes, implacables sur moi. Il m’enveloppe de ses mots, de ses questions, de ses réponses, qui me renvoient une image de moi-même qui me perd….

Je m’englue dans ses phrases… je me laisse bercer par la douceur de sa voix… Par instants, un sursaut de conscience me laisse percevoir l’incongruité de ce qu’il me dit… la révolte pointe et réveille immédiatement la douleur des coups que je ne sentais plus…

Mon esprit est sollicité autant que mon corps et je me laisse aller inexorablement….

Quand Roman force mes lèvres de ses doigts… je réalise que quelqu’un d’autre dois utiliser la baguette car les coups pleuvent toujours…

Je voudrais mordre, mais n’y arrive pas… ma volonté est trop défaite… Je sens mon corps m’échapper, la douleur n’existe plus… mon corps n’est plus que désir… les mains qui me touchent, je veux les sentir plus que les coups… les mots qui me décrivent, je les veux plus crus, plus caressants… j’abandonne… je laisse le plaisir noyer ma conscience… je pars en moi, je ne suis plus que peau, chair, sexe et…

 

Quand je refais surface… j’ai retrouvé les bras tendres que j’aime… mon cœur explose d’amour pour l’homme qui recueille la petite chose que je suis devenue... Il insuffle la vie de nouveau en moi… Je puise en lui la chaleur et la tendresse dont j’ai besoin pour affronter de nouveau la réalité…

 

L. m’a porté jusqu’au canapé où Roman m’a couverte avec délicatesse. C’est ce que j’apprendrai plus tard. J’apprendrai aussi ce soir là, que toujours sous ces apparentes violences, la tendresse et la douceur termine l’œuvre.

 

 

~

 

 

Autre moment de sens-ations…

L. m’emmène dans la première chambre. Il place un bandeau sur mes yeux et me pose les mains sur la croix de St André ; écarte mes jambes, relève les pans de ma robe fendue et doucement, caresse ma peau du fouet rouge et noir de Dom…

Je me laisse aller aux sensations connues… je retrouve les alternances, les coups, les caresses attendues...

Je perçois la présence d’un autre couple, dont la femme exprime ses ressentis assez bruyamment.

Je laisse mon esprit vagabonder, comme bercé par le rythme du martinet…

 

Un frôlement appuyé près de mon visage, me contraint à lever la tête. Je m’aperçois alors, qu’un autre coup a frappé simultanément mes fesses. Je m’applique à plus de concentration… Je sais maintenant, à coup sur, que L. n’est plus seul à œuvrer sur mon corps. Les coups pleuvent de tous côtés, je ne peux plus me préparer…m’attendre… Je ne suis plus que chair et feu…

Je ne sais combien de temps cela à duré, qui a joué, ni ce qui c’est réellement passé…

Je sais juste que je me suis retrouvée allongée sur un lit encombré de tas d’objets, dans les bras de mon L, qui me caressait encore et encore.

 

Les attouchements que j’ai alors subis d’un autre homme encore, je ne les raconterais pas. Ils ne m’ont pas plu et j’ai fini par le repousser énergiquement pour le lui faire comprendre.

Et une fois encore, respect. Celui-ci n’a pas insisté et j’ai pu récupérer lentement…

 

 

~

 

 

Pause et déambulations… rencontres inquiétantes dans les couloirs… compliment sur ma robe… tourbillon de mots, de sourires… je me détends, respire…

 

L. m’entraine de nouveau… il me tire par la main et me plaque dos à un instrument étrange… une sorte de croix en métal, avec de la fourrure au centre.

Il me demande de serrer les barres de chaque côté, me bande de nouveau les yeux, et ouvre d’un mouvement net la fermeture éclair de ma robe.

Me voici, le corps écartelé, seul le voile de mon string me protégeant des regards…

Commence alors un ballet de sensations inconnues… Je ne sais quels objets ont servi à me caresser, frôler, frapper, épouser, pincer, pénétrer… des mains, des cravaches, des plumes, des souffles, des étrilles, des dents…

Au milieu de ce tourbillon, L. a enserré mon cou d’un collier de métal… Je n’ai pas compris tout de suite… Ce n’est que quand il a retiré ses mains de mon cou, que j’ai réalisé. Je ne pouvais le regarder pour qu’il comprenne que je n’étais peut-être pas prête...

Les touchés, claqués, coulés, reprenant de plus belle… je n’ai pas eu le temps de me poser plus de question… Et quand j’ai quitté la réalité une fois de plus… le collier faisait parti de mon plaisir…

 

Je l’ai gardé le reste de la soirée sans trop y penser… il m’évitait finalement d’avoir à décliner mon « statut ».

-      Vous êtes ?

-      Lyzis.

-      Et votre statut?

-      Je suis la soumise du monsieur au chapeau…

Voici une phrase que j’ai dû répéter un bon nombre de fois, avec toujours la même hésitation et la même envie de rire… Si on m’avait dit qu’un jour je dirais ses mots à haute et intelligible voix ! …

 

 

~

 

 

Ce qui m’attendait ensuite, fut un autre moment magique…

Entre trêves et discussions, entre rencontres et promenades, entre la cravache sournoise de Roman et la voix angoissante de Caïman, entre frôlements et sourires, je me retrouve devant un homme tatoué et impressionnant, qui d’un clin d’œil m’arrête dans un couloir pour me faire lire sa surprise…

 

Mon assurance toute relative est balayée, d’un seul regard sur la photo qu’il me tend. C’est moi, lors de la première soirée chez Roman et C., avec Dom et Sofia…

Ma gorge se serre… il me lit ce qui est écrit, car mon trouble doit être visible…

-      Elle est timide, toi non. Tu es tatoué, elle non. Elle est à toi pour 30 minutes.

Je serre très fort les doigts de L., qui me regarde en souriant.

-      Quand vous voulez. Lui dit-il.

 

Je ne lâche plus L… Ma salive envahie sans cesse ma bouche… Petit tour au fumoir, même si je ne fume pas … Nez à nez avec cet homme, qui s’amuse à augmenter mon trouble… Il est à peine sorti, que Caïman entre…

-      Viens par là !

Il m’attrape par la nuque et approche mon visage du sien, à le toucher…

-      Tu es une Salope ! dit-il, d’un ton froid.

Ainsi elle peut mal le prendre…

Tu es une salope… murmure-t-il.

Là, elle l’entend d’une autre façon…

Il est entrain d’expliquer à Loïc que l’on peut dire des mots affreux à une femme, tout en la respectant. Et que celle-ci peut le percevoir.

-      N’est-ce pas ? Tu es une salope ? me demande-t-il.

Je secoue la tête « non » … je ne veux pas… ce n’est pas vrai. Je ne veux pas être une salope, ni que l’on puisse penser que j’en suis une… Mais même si je suis incapable de le dire, il a compris le fond de ma pensée…

-      Tu es « sa » salope !?

Je ne peux que sourire et baisser les yeux, avant de regarder L… Bien sur que je suis la sienne, comme il le veut, quand il le veut… ça, je ne peux pas le nier… c’est exactement ce que je veux…

 

~

 

Par Lyzis - Publié dans : Anecdotes sucrées, salées...
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