De tous ces instants magiques, de tous ces moments partagés, certains atteignent le statut de fantasmes.

Les rappeler à la mémoire, les laisser reprendre corps et s’épanouir de nouveau, apporte encore et toujours du plaisir. Ils sont vécus et revécus avec autant d’intensité.

Puis ils s’étirent, se modifient, se transforment, se distendent.  

Je les poursuis, les enrichis, les dépasse pour encore plus de plaisir, plus fort, plus intense, plus loin, plus insensé…

Merci à ceux qui m’ont offert ces petits morceaux de bonheur…

De si j’avais osé… osé pousser la porte close… entrebâillée sur la pénombre…

-        Viens !

M’aurait-elle invitée ? Tendue la main vers sa couche ?

Me serais-je assise, comme un oiseau se pose ? Au bord du lit... du précipice ?

Mes doigts auraient –ils trouvé les siens ? mes mains se seraient-elles aventurées aux siennes ?

Pas de mot, plus de mot… le silence et son invitation à couler mon corps le long du sien.

Jetées, ma chemise et la sienne… allongées, mes jambes et les siennes… mêlées.

J’aurais posé mon museau au creux de son cou pour sentir son souffle caresser le mien.

J’aurais laissé mes seins frôler les siens et se tendre à l’envie de se reconnaitre.

M’aurait-elle explorée de ses mains sur mes fesses ? mes hanches ? mon dos ?

Aurais-je caressé la courbe de sa taille ? la chaleur de sa peau ? la finesse de sa cuisse ?

Aurions-nous, de nos lèvres, goûté l’une et l’autre ?

Aurions-nous su, nous rassasier de l’une et de l’autre ?

Aurait-elle dit : « Merci ! Je n’ai besoin de rien. » ?

Le texte « Fantasque fantasme », semble mériter quelques explications…

Mis à part Rodolphe, que je remercie au passage pour sa lecture de mes mots, les personnes qui m’en ont parlé, n’ont pas compris grand-chose…

Rassurez-vous donc, vous n’êtes pas les seuls.

Ce n’est en fait qu’un rêve. Et comme beaucoup de rêve, il a sa part d’absurdité : Aucune transition entre les lieux ou les situations ; les détails insignifiants prenant le premier plan, presque obsédants ; les personnages n’ont qu’une présence sensible, sans importance pour leur image, leur matérialisation n’est pas utile pour les sens.

Il m’arrive très fréquemment de faire ce genre de rêve qui semble sans « queue » ni « tête » -dans les deux sens des termes…-  et ne sert que mon plaisir…

J’ai juste essayé de traduire le vertige que peut créer l’esprit quand on lui abandonne les rennes, la mise en condition du corps par l’imaginaire et l’oubli possible des personnes et du lieu réels.

J’espère que cette explication de texte, non conformiste, vous aura éclairée.