L. l’autre matin me demande : « D’après toi, qu’est-ce qui fait que tu te sentes belle en ce moment ? Tu te tiens autrement, tu marches différemment, tu souris plus…

Alors, je réfléchie…

Il est certain, qu’un week-end comme celui que nous venons de vivre, me confronte avec mon corps et mon image.

Je crois que les regards des autres, l’intérêt qu’ils portent à ma personne physique (puisque je ne parle pas…), leurs mots… tout cela contribue à me donner de l’assurance.

L. tient, le même discours…a les mêmes regards… mais lui, il m’aime… il ne peut être objectif.

J’y suis entourée de si jolies femmes, tellement plus sexy et provocantes que moi… et pourtant on s’intéresse à moi…

Cela me rassure.

Moi qui ne vois jamais rien dans la vie de tous les jours… c’est toujours Lui ou même notre fille, qui me disent : « Tu l’as vu celui-là ? Comme il te regardait ? »…

Et bien là, je ne peux pas ne pas voir que je plais… je ne peux ignorer le désir que je suscite…

Alors, en prendre aussi intensément conscience, me permet de me regarder autrement… d’être plus indulgente avec mon sac de peau et les os qu’il contient…

Et peut-être qu’au fond, comme le dit L., le fait de me sentir plus jolie, me rend plus lumineuse et gomme ce qui ne me plait pas !

Je ne redirais pas merci… vous vous lasseriez… mais je n’en pense pas moins.

Elle en rêve…

Voir ces femmes si belles dans leurs corsets de cuir noir…

Elle ressent un profond désir d’être comme elles, en lacets dans un corset.

Elle y réfléchit longtemps.

Elle imagine les sensations de cette oppression sur son corps…

Elle crée dans ses rêves des cordelettes qui étreignent sa peau…

Elle songe aux pressions des baleines sur sa taille…

Elle se décide, se lance, coupe et coud.

Elle enfonce les œillets, lace les rubans, fixe les crochets…

Et elle pose aussi écarlate que la chemise de soie qui la couvre.

Elle retient son souffle pour accentuer la pression sur ses côtes…

Elle cambre ses reins pour augmenter la césure des lacets dans son dos…

Elle ferme les yeux pour se concentrer sur l’oppression qu’elle attend.

Elle ressent physiquement ce qu’elle cherche…

Elle aime s’abandonner sous sa propre impuissance…

Sa volonté l’abandonne face à la résistance.

Alors, il le lui a offert…

Celui dont elle rêvait…

Et que personne ne lui a jamais vu porter…

Personne sauf… Lui.