Lyzis et son L
Lire d'abord : Perversion de dialogue : SOuris ROuge et le Loup (1ère partie)
- là c'est mieux… ah ! voilà l'Allegro, on n'a qu'à remuer en rythme, pour accompagner le cadence, tu comprends?
- ok, mais sans parler d'accord ?
- pour mieux apprécier
- chutttttttttttt je n’entends plus la musique
- oui mais tu ne bouges pas en rythme
- et bien utilisez vos mains pour donner le rythme
- ah là c’est bien mieux
- ouiiiiii
- tu vois c’st facile la musique, il n’y a qu’à synchroniser, hein?
- déjà cette partie là est plus vive... enlevée… hihi ! mais
si vous vous mettez à chanter c'est le commencement de la fin
- ça t'embête si j'enlève mon pull j'ai chaud vraiment ?
- bien je vois ça vous transpirez comme tout !
- c’est de ta faute aussi tu bouges sans arrêt
- mais c'est vous qui me tirez et me poussez sans arrêt
- je ne peux pas m'empêcher c'est Mozart, ah la salté de concerto
- oui, ah c'est à cause de Mozart... je comprends mieux
- oui uniquement… quand on aime la musique forcément...
- hé ça ralenti là... vous n'êtes plus dans le rythme... vous allez trop vite
- je m'emballe je m'emballe
- mais oui... je n'arrive plus à suivre
- en fait on écoute dans le désordre c’est pour ça, normalement y a l'Allegro, puis l'Andante puis enfin de nouveau l'Allegro Vivace Assai, c’est ainsi que ça marche ce concerto
- ouiiiiiiiiiii, bon d'accord
- mais continue à bouger
- d'accord
- ah ouiiii, continue de remuer les fesses
- oh !
- installe-toi comme il faut
- là ?
- voilà comme ça, oui c'est bien
- je bouge ou je ne bouge pas?
- tiens tu as mis un corset?
- Heuu
- c'est drôlement mignon
- Merciiiiiiiii Monsieur. Mais ne tirez pas sur les lacets
- ça me plaît bien ça ; non juste les hanches, c'est bien, tu n’as qu’à suivre le mouvement, ce n’est pas dur
- pas dur vous trouvez ?
- juste un peu mais ça ne compte pas
- d'accord
- oui oui
- je fais comme si…
- quoi tu remarques quelque chose?
- non non
- ha bon ça va
- si vous préférez que je ne remarque rien
- mmm
- et bien quand même …
- ferme les yeux il n’y a rien à voir
- je ferme toujours les yeux
- écoute juste
- hé bien je ne peux plus écouter
- mm c’est drôlement bon
- oui
- encore s’il te plaît
- mais ne tirez pas la langue comme ça
- mais ha
- hihi
- là je vais me finir, bouge je te dis
- mais
- quoi encore, suis le rythme
- mais j'essaie
- ah mais tu ne vas pas tomber par terre maintenant ?
- mais vous me bousculez Monsieur
- ah il faut que je la tienne, la salté que c'est !
- vous êtes drôle vous, je fais de mon mieux
- oui applique-toi
- je m'applique... du mieux possible
- c'est bien continue ainsi… ha
- encore ?
- oui ce n’est rien, je bave un peu c’est tout
- mais
- Chut, un rien t'inquiète
- ne me lâchez pas
- non vas-y, je te tiens, ah la salté elle remue bien
- ha ho
- allez…
- pfffiouuuu … ha… ho c'est fatigant
- patatras, tout le monde se retrouve par terre
- Aie
- nous voilà bien!
- ouiii en effet
- en plus le fauteuil est cassé… tu bouges trop fort aussi
- ben il n’était pas solide ce fauteuil… je ne suis pas si lourde... c'est la colle qui était trop vieille
- le bois vermoulu, comme moi
- hihi ! bien vert... et maintenant moulu
- enfin c’était drôlement bon ce concerto
- oui, mais j'aurais bien aimé entendre la fin
- attends on essaie encore
- oui, on verra bien… c'est très beau en tout cas
- tourne-toi
- encore...vous n'êtes pas fatigué ?
- un petit peu juste, les jambes surtout
- d'accord, mais changez de fauteuil
- mets toi à 4 pattes devant la cheminée c'est bien aussi, mais attention ne te brûle pas
- il y a des coussins ?
- oui des coussins rouges exprès
-cool
- là tranquille
- je ne bouge plus voilà
- bien attends, ça y est, ça fait pas mal hein?
- non non
- bon ça va alors… cambre-toi salté
- hihi
- là ça vient ne bouge plus… ah mais attends une minute
- mais j'attends
- je vais essayer un autre truc
- oh
- ne bouge pas surtout
- promis
- hum c’est bien aussi
- oui c'est bien aussi
- ça fait mal ?
- non hihi
- bon alors …
- ça ne fait pas mal... vous ne voyez pas ?
- hein ? ah c’est drôlement bien…
- mais arrêtez de tirer la langue
- ah la salté elle est valable… attends argn
- si si c'est vous... moi je ne tire pas la langue
- ça alors, c’est bien
- hihi vous en doutiez ?
- mm quoi? Qu’est-ce que tu dis?
- que ce soit bien
- je ne sais plus… on en est où là? ça tourne la tête quand même
- heu devant votre cheminée... je crois
- ho !
- oui, on est mieux là que dehors
- oui c’est plus chaud aussi… tu aimes la musique de Mozart Souris Rouge ?
- c'est bien oui
- oui c’est bien…
- hi hi hi vous en perdez vos mots...
- heu
- respirez quand même
- je ne sais plus…mais dis donc ! qu’est-ce que tu fais là par terre?
- oui ?
- regarde! C’est quoi là, ces taches sur le tapis ?
- ben c'est moi ou c'est vous ?
- Heu… un peu les deux?
- hihi, quelle santé
- ah oui c’est moi
- je vois … ce n’est pas moi !
Vilco riait, soudain il réfléchit :
- Souris Rouge il faut rentrer chez toi il fait nuit.
- hihi
- écoute-moi
- je suis toute ouïe
- tu vas rentrer tout droit chez toi, ne t’arrête pas et ne parle à personne, on ne sait pas ce qu’il y a ici toute la nuit…
- vous voulez vraiment?
- J’insiste, tu dois rentrer, voilà tout.
- Mais je veux bien rester, on peut encore essayer
- Je ne veux pas
- Si vous ne voulez pas de moi, j’y vais.
- je veux bien de toi, mais maintenant va-t-en, et ne dit mot à personne, on n’a pas besoin de commentaire… les chasseurs, tu comprends…
- on s'en fiche des commentaires !
La Souris Rouge reprit son cartable et rentra chez elle ; elle ne dit mot à quiconque.
Seulement elle prit l’habitude de s’arrêter souvent saluer Vilco en rentrant de l’école.
Un soir elle était toute contente d’aller le voir, mais il n’y avait personne, la porte était grande ouverte, la pièce en désordre, les meubles renversés, le feu presqu’éteint...
Sur la neige elle remarqua des traces de pas, laissées par des hommes et des chiens, un peu plus loin de grandes marques rouges dans la neige… de longs figements violets…
Elle appela :
- Monsieur Vilco, Monsieur Vilco ?
Aucune réponse… puis elle vit les chasseurs et la meute s’éloigner à l’autre bout du bois.
Scénario et dialogues : sOuris rOuge et Vilco
Mise en scène : Vilco
Sourire... Je vous imagine debout dans les gradins... ;-)
Heu... subtil !!!
Mais je ne suis pas l'auteur exclusive... La perversion ce n'est pas de moi... (vous vous en doutez...)
Je n'ai que ma part de dialogue... et je n'oserai comparer votre talent dans cet exercice à ce jeu de mots entre mon ami Vilco et moi même...
Merci en tout cas de vos mots ici qui me ravissent toujours.
Vilco n'a-t-il pas utilisé son grand fouet pour se sauver des chasseurs? La sOuris rOuge reste seule !
Je vous en veux un peu à tous les deux d'une chute si triste après un marivaudage si charmant!
Mais il n'y avait que des traces sur la neige... alors peut-être...
En tous cas, merci et bravo encore une fois.
Merci Julia ! Vos mots ici me font très plaisir.
Pour la fin, je suis d'accord avec vous... moi je n'aurais jamais fait de mal au Loup... Même mon L. a été désagréablement étonné par une fin aussi tragique... Mais j'ai laissé la plume à Vilco et c'est son choix...
J'adore le mot "marivaudage" merci de l'utiliser pour cet échange... :-)