Lyzis et son L

Il y a quelques jours, une jolie femme m’a demandé quel était mon secret…

Ceux qui me connaissent et sans doute ceux qui me lisent, savent comme il m’est aisé de m’abandonner, de ressentir et d’atteindre la jouissance.

Je me rends compte de plus en plus que ce n’est pas le cas pour toutes. Que bien des femmes ont besoin de beaucoup de sollicitations et de sensations fortes pour y arriver.

Alors suis-je si différente ? Ais-je une technique ?

Je ne m’étais jusque là pas posée clairement la question. Je croyais que toutes nous avions les même sensations, que nous fonctionnions toutes de la même façon à peu de chose près…

Mais je dois me rendre à l’évidence… ce n’est pas  le cas…

Comment je fais ? J’ai du mal à le définir, c’est comme si c’était magique…

Mais je vais essayer de suivre quelques pistes…

La première chose essentielle à mes yeux, c’est la confiance. Je dois me sentir en confiance pour ne pas encombrer mon esprit, pour ne pas avoir à rester vigilante. Ça, c’est le rôle de mon homme. C’est sur lui que repose la responsabilité de ma protection. D’où mon attachement indéfectible pour lui… sans lui point de plaisir…

La seconde, c’est la situation. Mon esprit se met en marche érotique dès qu’il y est sollicité. Mon imagination galope à la moindre proposition. L’idée même que l’on puisse me mener au plaisir envahit totalement ma tête.

C’est là qu’intervient une troisième chose… l’abandon de tout autre idée… Quand je passe en mode charnel, je perds les mots, le réel se voile, je ne peux plus parler, j’ai un mal fou à penser à autre chose. Je suis alors incapable de tenir une conversation. Me ramener à la réalité est un exploit. Je deviens animale…

Alors, mes sens s’activent… Les mots deviennent physiques… que l’on me murmure des mots doux à l’oreille et mon corps entier réagit… Ma peau devient si sensible que quelque soit l’endroit où l’on me touche… je le ressens intensément et cela active mes neurones comme un feu…

Je suis comme enfermée en moi… je ne peux ni voir, ni parler… Et en même temps, je suis  totalement attentive au dehors… tout devient sens…

Mon esprit ne cherche plus que le plaisir en toute chose… quoi qu’il se passe, je n’y retiens que le sensuel… et tout devient insensé-ment plaisir… La moindre variation de chaleur, de texture, d’odeur provoque des sensations de vertige…

Mais surtout, je ne retiens rien… je laisse tout m’envahir… me noyer… Je ne cherche pas à contrôler quoi que ce soit… je laisse mon instinct primaire me guider et je ne suis à l’écoute que de lui… Je ne sais souvent plus où je suis, qui et comment… Les mots qui me le rappellent, contribuent à exciter mon imaginaire…

Pfff ! Rien que d’écrire cela… et je me laisserais bien partir…

Je suis obsessionnelle sans doute !

Enfin, je ne saurai expliquer mieux… !

J’aimerais moi, savoir comment on peut ne pas ressentir le plaisir d’une main sur sa peau, d’une langue dans sa bouche,  d’un corps en désir contre le sien… comment on peut retenir en soi l’explosion, la déferlante de la jouissance… (mis à part en gardant à l’esprit, la pile de repassage qui attend, la facture de gaz qu’on a oublié de payer, etc…    en même temps, ça, même sans érotisme, j’ai du mal à y penser… ;-))