Lyzis et son L
Madame,
Cela fait plusieurs jours déjà que je songe à vous informer du trouble qui s'empare de moi. Comment trouver les mots pour décrire cet émoi inconnu de moi jusqu'alors ? Chaque jour vous rend plus belle, plus troublante, plus attirante...
Aux premiers temps, votre entrée au salon suspendait les conversations. J'avais, comme les autres, remarqué votre beauté, mais n'en tenais point compte. Vous n'étiez pas la seule jolie femme de ma compagnie. Et puis, l'ennui aidant, je me suis mise à vous observer. Que n'ai-je découvert, Madame, en vous étudiant ?
J'ai senti naître en vous un désir de plus en plus profond. Un désir que je n'arrivais d'abord pas à identifier. Ce rose de plus en plus intense attestant votre émoi, ces regards si discrets en direction de celui que j'imagine à l'origine de tout ceci.
Je vous ai imaginé, Madame, nue sous votre robe, vous déplaçant autour de nous sans vergogne. J'aurais tout donné pour être minuscule et pouvoir me glisser dessous.
J'ai rêvé, Madame, passer ma main sur votre cuisse, douce et fine...
C'est, je crois, votre liberté qui me torture le plus. Que j'aimerais pour vous libérer moi aussi ma longue chevelure... Oh ! Madame, vos cheveux défaits caressant ma poitrine offerte... Nos mains se cherchant... Nos souffles se mélangeant... Douce torture... J'aimerais libérer mon esprit de ses visions... Sauvez-moi, Madame.
Prendre la plume pour vous dévoiler mon secret fut une épreuve, oser vous glisser ce billet me fait pâlir, quand à l'attente d'une éventuelle réponse de votre part, mes jambes n'ont plus la force nécessaire pour me porter dès que mon esprit en effleure l'idée.
Ne me laissez pas dans cet état d'intense fébrilité sans un geste même négatif à mon égard.
Mademoiselle
(Cadeau de Miss Pélisse)
Vous ne devriez pas douter ainsi de l'impact de vos mots...