Lyzis et son L

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Mon magicien fantôme.

 

Que l’attente me fût insupportable…

Guetter le moindre bruit, le plus petit mouvement dans cette nuit claire, faisait en moi monter une tension cruelle.

Une peur insidieuse de me voir découverte par quelques gens de ma maisonnée, assise en cette tenue inconvenante et légère au beau milieu du parc, s’élevait en moi avec une égale force.

 

Mon cœur manqua s’arrêter, lorsque soudain, sans qu’un indice ne vous ait annoncé, vous posâtes vos mains brûlantes sur mes paupières closes.

 

La soie sur mes yeux, vos lèvres sur ma peau et déjà vous m’emportiez dans des délices étranges.

 

Mais quand vous m’enchaînâtes à ce tronc si rugueux et que prisonnière, nue, je fus, sans plus aucun recours…

Mon esprit me quitta pour oublier que de vous j’étais en dépendance.

Sentir la clarté de la lune pour seul vêtement ;

 frémir de l’invisible et du possible ;

imaginer le pire, le danger d’être découverte ;

m’était si intolérable, que je laissais mon corps prendre le gouvernement de ma raison.

 

De vos jeux facétieux, vous m’avez transportée dans une jouissance inouïe où je cru me perdre.

Vous m’avez fait perdre la tête et mon cœur ne peut plus que vibrer au seul son de votre nom.

 

Qu’il va de ce jour m’être délicat de cacher à tous mon émoi à vous voir.

Comment vous regarder sans rougir du plaisir que vous m’avez donné ?

Comment résister à gorger mes pupilles, de vos mains de vos yeux, de votre bouche ?

Comment ne pas être attirée par votre corps si entreprenant, que vous m’avez défendu de toucher ?

 

 

Je crois que le supplice ne fait que commencer et il est si prometteur de plaisir, que je l’appel de tous mon corps…

 

 

Votre statue de chair.

Dim 23 mar 2008 Aucun commentaire