Lyzis et son L
Elle
s’éveille, la chaleur filtre à travers ses paupières closes.
Le flux entre ses neurones redevient régulier.
La conscience d’être revient par intermittences.
Avec elle, les sens reprennent leur place et réapprennent le monde : le poids de son corps sur le matelas, la légèreté du drap sur sa peau…
Elle s’étire, profitant de ces minutes entre le réel et le rêve.
Soudain, sa conscience l’éblouit… elle est rentrée avec un homme hier soir !
Elle ouvre les yeux, cherchant le corps qui, elle le sait…, l’avait tenue dans ses bras cette nuit.
Mais le lit est vide.
Elle se concentre sur les sons.
Son cœur cesse de battre.
Rien, pas d’eau qui coule, pas de bruits…
Elle est soulagée.
Elle reprend son souffle, se détend et replonge dans les sensations passées.
Elle sent ses mains sur sa nuque, ses baisers, ses yeux et son désir sur elle, son corps, sa langue, son sexe et ses assauts cadencés.
Elle autorise ses mains à réchauffer son corps…
Elle replonge dans un monde fantasmé, où elle recherche le plaisir, seule, enfermée avec un souvenir…
Elle est repartie dans un sommeil sensuel, lorsqu’elle perçoit l’ombre d’une présence.
Ouvrant les yeux, elle est aveuglée par la luminosité qui vrille ses pupilles… devinant la silhouette masculine qui la surplombe, elle sent monter le rouge à ses joues.
Comment lui dire qu’il est de trop ? Comment lui faire comprendre qu’elle a eu ce qu’elle voulait et qu’elle se réjouissait déjà qu’il soit parti sans demander son reste ?
Pourquoi semble-t-elle soucieuse ?
Elle avait un visage serein il y a une seconde !
Le rose de ses joues était si attendrissant…
Il ne peut retenir le début d’érection, que la présence de ce corps qu’il a pris cette nuit, provoque.
Il semble confus et cela la fait sourire.
Elle le trouve beau et ce regard triste accentue son charme.
Mais elle ne doit pas fléchir… Il faut qu’elle lui dise qu’elle ne veut pas s’engager et qu’une histoire d’un soir lui suffit
C’est moi ! Uniquement moi !
Je ne veux pas me fixer… je ne suis pas capable de donner plus… Désolée.
Il ne peut détacher ses yeux de cette nuque baissée. Elle lui cache son visage et il croit deviner qu’elle manque d’assurance en murmurant ces mots.
Peut-être qu’au fond, elle ne pense pas ce qu’elle lui dit !
Il veut en avoir le cœur net.
Il pose ses mains sur les épaules nues et de ses deux pouces passés sous son menton, bascule le visage de la belle vers lui.
Elle tente une esquive, mais sa prise est ferme.
Elle a les yeux sombres, le minois buté et les lèvres pincées.
Elle attrape ses poignets pour le faire lâcher prise. Mais il ne cède pas.
D’un mouvement rapide et instinctif, il se penche sur elle et colle sa bouche à la sienne.
Il force l’entrée de ses lèvres.
Elle résiste, se débat.
La chaleur de ce baiser lui remémore ceux de la veille.
Comment résister à cette langue qui caresse la sienne, à ces lèvres qui effleurent, écrasent les siennes ?
Elle répond à ce baiser et se laisse glisser…
D’une main, il enserre sa nuque.
De l’autre, il caresse ses seins.
Il prend dans sa paume, sa courbe généreuse, effleurant de sa chaleur le tendre arrondi.
Il agace les pointes.
Quittant sa bouche, il frôle de son souffle sa gorge enflammée.
Elle sent son corps se rendre. Ses lèvres sur sa peau cèlent sa rémission…
Elle s’abandonne à ses bras et lui tend son corps.
Elle se colle à lui, se cambrant avec passion
La reposant sur le lit, il se déshabille à la hâte.
Elle l’observe à la dérobée, masquant son regard derrière la noirceur de ses cils.
Elle évalue la douceur de sa peau, son odeur qui lui est connue.
Elle le caresse des yeux, imaginant le voyage de ses mains…
Lorsqu’il la rejoint, ses doigts courent sur son torse.
Elle effleure sa douce chaleur.
Elle éprouve sa force de ses caresses fraîches.
Elle sent la tension envahir les muscles, parcourir la peau, le tendre vers elle.
Après maints pas de valse, la caresse atteint son but.
La tension est telle, que le frôlement lui arrache un cri.
Elle ondule pour pouvoir poser ses lèvres sur son « désir dressé ».
Elle fait danser sa langue en arabesques fines, goûte la douceur tiède, caresse de ses lèvres l’étendard érigé pour elle.
Puis, arrondissant sa bouche, elle engloutit, semblant se délecter de chaque centimètre, le sexe de son amant.
Il se regarde disparaître dans cette fournaise humide.
Il laisse le plaisir monter au paroxysme sous les mouvements amples de cette bouche ronde…
Avant de l’attraper par les cheveux et de se retirer de force.
Prenant sa tête entre ses mains, il l’attire et l’embrasse avec ardeur.
Puis, la basculant sur le dos, se place entre ses cuisses offertes et soude sa bouche à ses lèvres trempées.
Ses doigts perdus dans la soie de ses cheveux, ses yeux clos sur le plaisir qui l’envahit, elle se met à gémir comme un bateau tangue… en mélopées chaloupées.
Et ce n’est que quand il la sent au bord du précipice, ayant attrapé à pleine mains les barres métalliques du lit, tendant désespérément son corps vers sa gourmandise, mordant ses lèvres aussi fort qu’elle ferme les yeux, qu’il se redresse et la regarde.
Il semble emplir sa mémoire de son corps qui s’apaise.
Il caresse les creux nouveaux qui se dessinent sous ses yeux.
Puis se penchant pour déposer un baiser sur ses paupières, il lui demande dans un souffle : « Veux-tu encore jouer ? »