Lyzis et son L
Elle apparut, ponctuelle, comme à son habitude, accrochant son sac et son écharpe au porte manteau sans qu’il ait jeté un regard sur elle. Elle avait accepté sa façon bourrue de la recevoir, comme s’il ne l’attendait pas, comme si sa présence était une évidence. Cela lui permettait de se sentir détachée de lui, c’était un travail et l’employeur gardait ses distances. Quand il la scrutait, la regardait, la plaçait de telle ou telle façon, elle avait le sentiment d’être un objet d’étude et non une femme face à un homme. Il prenait son visage entre les mains et l’orientait, faisait jouer la lumière sur ses traits, lui demandait de penser à quelque chose de triste ou de beau, dégageait sa nuque, arrangeait ses cheveux et aucune ambiguïté ne la perturbait. C’était apaisant. Ces séances la relaxaient, la laissaient penser sans avoir à se justifier. Elle fit passer son pull par-dessus sa tête et vint se placer devant lui légère et souriante.
- Qu’est-ce que c’est que cet accoutrement ?
Les yeux froncés et le ton réprobateur la prirent au dépourvu. Elle sentit les larmes pointer et bredouilla : - Je n’ai pas d’autres vêtement sans manche…
Elle portait une petite robe d’été fleurie… sur son jean…
Il parut stupéfait.
- Mais vous ne pouviez pas mettre autre chose que ce jean trop grand en dessous ? Vous ne ressemblez à rien. Vous êtes vraiment incroyable. Savez-vous que vous êtes une femme ? N’avez-vous aucun goût vestimentaire ? Avez-vous un amant ?
La dernière question la laissa interdite. Elle fit non de la tête incapable de prononcer un mot.
- Et bien ne vous étonnez pas. Fagotée comme vous l’êtes, vous n’êtes pas prête d’en trouver un.
Bon, passons, je vais essayer de me concentrer sur vos bras et d’oublier le reste…
Il écourta, ne dessinant que ses mains, rapidement. Elle était nerveuse et déstabilisée. Un silence morne s’était installé et aucun des deux ne regardait l’autre.
Quand il lui annonça que c’était terminé, allant au fond de l’atelier préparer un thé ; elle se précipita sur son pull, cherchant à camoufler sa robe dessous, avant de revenir s’assoir sur le tabouret.
-Capucine, il faut faire quelque chose. Vous êtes une jolie femme, mais l’écrin compte aussi. N’avez-vous pas les moyens de vous vêtir correctement ?
Le nez dans sa tasse fumante, elle secoua la tête.
- Que faites vous la tout de suite ? Avez-vous des impératifs ?
Elle leva des yeux tristes et interrogateurs. Et réitéra son geste de négation.
- Bien, allons voir ce que l’on peut vous trouver. En cherchant bien, nous devrions arriver à vous trouver quelques tenues un peu plus seyantes. Je ne pense pas que ce soit très compliqué de faire mieux.
Vous me faites rire cher Eronaute... Que les hommes soient excités à l'idée d'habiller une femme... je le devine aisément... Et savez-vous l'excitation d'une femme à l'idée d'être habillée par un
homme ?
Or donc, vous vous attendez à une séance de shoping !!! Cela collerait avec le personnage masculin ???
Je ne crois pas qu'il fasse ce que vous feriez finalement !!! ??? Me trompe-je ?
Aie ! J'ai bien peur de vous décevoir cher François !!!